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LES 3 ENJEUX PORTÉS PAR LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA SOCIÉTÉ ÉCOLOGIQUE POST-URBAINE

Trois grands enjeux ont été définis en amont des débats sur la société écologique post-urbaine, l’un sur la répartition géographique plus équilibré de la population, le deuxième sur les formes de vie, le troisième sur l’organisation politique :

1/ Départs des grandes villes (des constats aux réflexions, des désirs aux motivations, de l’accompagnement à la mise sous condition), Installation dans les campagnes (vrais choix, faux-semblants, fuites en avant ?), Accès aux services de première nécessité (vers un redimensionnement local des services prioritaires ?)

2/ Cultures paysannes et savoir-faire de la terre (savoirs et organisations pour s’adapter à la culture de la désurbanisation), Modèles de relocalisation (entraides socio-écologiques et nouvelles solidarités de la terre), Bien-vivre dans les périphéries (l’autonomie comme forme de vie ?)

3/ Interventions prioritaires (réseaux, métiers et outils au service des autres), Cadres politiques de la déconcentration de l’Etat  (pays géographiques et biorégions post-urbaines, polycentrisme ), Auto-organisation et démocratie locale (écologie sociale et populaire, municipalismes…)

A partir d’observations sur le départ des grandes villes, sur les formes de vie collectives, ainsi que sur la valorisation de la relocalisation ou de l’autonomie, les échanges en ateliers ont fait collectivement émerger 6 thématiques d’accord et de réflexions prioritaires autour de la société écologique post-urbaine.

POURQUOI L'EXODE URBAIN

Besoins et désirs de quitter les grandes villes

 

Exode urbain ou pas exode urbain ? Voilà bien ce qui alimente la chronique médiatique depuis la pandémie. Mais au-delà de la pauvreté des chiffres sur sa réalité, tant les indicateurs officiels regardent ailleurs, les Etats Généraux ont voulu enquêté sur les aspirations et motivations de partir des grandes villes, sur les destinations et les projections de vie qui en déterminent l’envie. Entre avril et juin 2021, une enquête a été menée auprès de 279 personnes sur les « Besoins et désirs de quitter les grandes villes ». Quels sont les désirs d’autres lieux de vie que les grandes villes ? Comment cela renseigne-il sur les modes de vie et les visions évolutives de l’écologie ? Quelle(s) géographie(s) pourraient-ils dessiner ?...

En voici quelques résultats.

Tout d’abord, sachez qui si la mélancolie vous gagne à l’idée de rentrer en ville après les vacances, que si vous avez une petite envie de changer de l’air urbain, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.e.s ! 90% des enquêté.e.s ont déjà pensé à quitter la grande ville.

Est-ce un rejet des villes ou une envie d’autres manières de vivre ? Un peu des deux, car la densité apparaît comme une source d’insatisfaction pour 74 % des enquêté.e.s. et 58 % d’entre elleux considèrent que les grandes villes constituent un frein dans la réalisation de leurs envies en termes d’évolution des manières de vivre.

Si les désirs d’autres lieux de vie sont si forts, comment expliquer la population des grandes villes ? A l’heure où l’on annonce le règne du télétravail et vante la liberté promise, qu’est-ce qui nous contraint à rester en ville lorsqu’on rêve d’ailleurs ? Métro, boulot, dodo, voilà les principaux freins au départ selon les enquêté.e.s. 

Comment serait alors le lieu de vie idéal ? Quelle est la place des villes moyennes et petites villes dans le fameux match métropoles / campagnes ? Ces aspirations dessinent en fait une géographie plus équilibrée, reposant sur des formes spatiales moins denses et plus de lieux proches de la nature (bois et champs, parcs forestiers et jardins potagers…).

Une nature qui est d’ailleurs plus facilement protégée en dehors des grandes villes selon plus des deux tiers des enquêté.e.s, qui considèrent que ces villes n’offriraient pas, actuellement, les conditions d’un mode de vie écologiquement soutenable et que l’engagement n’y est que de peu d’efficacité. Les modèles de ville durable vont devoir revoir leur copie…

Qu’enjoint dés lors cette désillusion pour l’écologie urbaine ? Pour les enquêté.e.s, une ville réellement écologique repose sur une transformation radicale des politiques : dé-bétonisation, dé-densification, protection stricte des espaces verts et agricoles, relocalisation de l’économie, incitations fortes à la réduction des besoins de consommation… Bref, une ville bien moins grande et bien moins artificialisée.

La ville pourrait être écologique « à condition d'arrêter d'artificialiser les sols et de commencer à démolir des parkings, certains immeubles, les zones commerciales vouées de toute façon à l'abandon d'ici quelques années ».

Entre envies majoritaires d’autres conditions de vie et les raisons de moins en moins partagées de rester dans les grandes villes, entre des engagements écologiques jugés de moins en moins efficaces dans les grandes densités et des politiques urbaines d’aménagement de plus en plus critiquées pour leur dessein de grandeur, le détail de ces résultats est à retrouver ci-dessous.

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